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Imago Pietatis

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IMAGO PIETATIS


Giovanni Battista Cima da Conegliano
(vers 1459/1460 - vers 1517/1518)
Italie, fin des années 90 du XVe siècle
Peinture à l'huile, à la détrempe sur bois de peuplier ; 53,5 x 38,5 cm
N° d'inventaire : Wil. 1534


Cima, l'un des peintres vénitiens les plus remarquables de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle, s'est inspiré de l'oeuvre de Giovanni Bellini qui a créé, en se basant sur divers symboles iconographiques, l'équivalent italien de la peinture pieuse, que la tradition du Nord de l'Europe avait codifiée des années plus tôt. L'Imago pietatis appartient à la catégorie des tableaux pieux réservés à l'usage personnel, très populaires dès le début du XVe siècle car cette forme artistique correspondait parfaitement à la nouvelle expression religieuse qui s'était développée en cette période. Ces peintures pouvaient également être placées au sommet ou en prédelle d'un autel vénitien. Le premier tableau de ce genre, et qui a servi de modèle à de nombreux peintres, était l'icône miraculeuse Imago Pietatis de l'église des chartreux Santa Croce in Gerusalemme de Rome, peinte à Byzance au début du XIVe siècle.

La représentation du Christ, soutenu par sa Mère et par Saint Jean ou des anges, rarement par la Sainte Vierge seule, est un motif vénitien typique. Cette figure dogmatique avait pour but non de raconter une histoire, mais d'inciter à la contemplation du mystère de la mort du Christ et de la participation de la Vierge à l'oeuvre de Rédemption. L' « arrêt sur image » dramatique permet de passer de la narration à l'icône. Le tableau doit attirer l'attention du spectateur sur ce qui est le plus important.

L'Imago Pietatis de Wilanów se distingue par sa force d'expression, ce tableau soulève des émotions intenses par une harmonie voulue de dissonances. La scène, extrêmement dramatique dans son message, est empreinte d'une ambiance de réflexion ; la poésie du tableau est renforcée par la lumière filtrée et la délicatesse des couleurs. La tension est soutenue par des moyens d'expression pondérés : l'économie des tons invite à la méditation dans la prière. La lumière chaude, dorée, détermine la tonalité générale du tableau. Elle fait ressortir les personnages sur un fond sombre, en leur donnant forme et expressivité : le visage de Marie est animé de forts reflets, alors que le corps idéal du Christ, sans trace de la Passion, est éclairé d'une touche plus unie. Le style de Cima est profondément lyrique, un calme particulier émane de ses personnages qui semblent illuminés d'un lueur intérieure mystique, immobiles dans une aura de mystère. Ce style est d'ailleurs propre à Cima et permet de différencier sans trop de difficultés ses oeuvres de celles d'autres artistes.

Nous voyons là des significations qui s'entremêlent d'une façon particulière : les personnages se trouvent en bas du tableau, leurs proportions monumentales sont soulignées par une ligne d'horizon basse ; ces procédés techniques doivent rapprocher le spectateur des héros du drame. En même temps, Cima s'est servi d'une composition traditionnelle, utilisée pour la première fois par Bellini, où un élément sépare la peinture du monde réel ; dans ce cas il s'agit d'un sarcophage de marbre veiné, rouge. Cet objet a aussi un autre rôle : il est l'autel du sacrifice sur lequel s'accomplit la Rédemption.

Dominika Walawender-Musz

2008-10-02
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